Cette nuit-là du 11 aout 2011, au Col de Romeyère , dans la salle du fond du centre des Coulmes , un bœuf gros comme un œuf des profs, improvisé et explosif, avec une vertigineuse interprétation de Anthropology (A) / Oleo (B) / + mix A/B ( !)
Pardon, j’avais crû que la basse était à cordes pincées ou tapées ou « slappées » mais un bassiste de ta qualité au piano, çà déménage graves et aigües , avec un régularité de métronome et un dynamisme à faire bouger les murs, en complice avec le bassiste de ce soir-là (Eric). En d’autres occasions, le chant de la basse frettes-less avec tant de brio et une belle complicité avec Yvan à la batterie est un vrai plaisir à l’oreille et aux tripes (qui ferait même dire à certains traditionalistes que çà joue trop …. )
Venu du fin fond du canada, tu nous livres ce soir là un gros son bien groove, véritable câble tendu sur lequel viennent se poser et s’en envoler les notes des musiciens équilibristes alentour, saxos, trompettes (et clairons), trombone, guitare, en résonnance avec le piano et la rythmique endiablée de la batterie
Avec toi, la batterie n’est plus une « boite à rythme manuelle », mais un véritable instrument de musique polymorphique, que tu manies avec une dextérité folle, sous une rigueur sans faille, avec une inventivité et une créativité de tous les instants. A l’écoute des moindres variations des solistes et, tout en les accompagnant, tu concilies mains de fer, souplesse des poignets, enthousiasme (qui te fait parfois te lever), et même un humour joyeux qui nous a tous fait sourire, musiciens et auditeurs.
Là ou j’attendais un son criard et vert (jeunesse oblige) , tout au contraire, j’ai entendu ce soir là (et les autres fois) un son tout en rondeur, des phrasés délicats, caressant les thèmes et cueillant chaque notes pour les assembler en un bouquet multicolore, à savourer !
Sous tes airs bon enfant et rondouillard quinqua, tu caches une aisance et une assurance dans les thèmes à faire pâlir les piliers de big band, une finesse et une originalité insoupçonnable dans les solos qui relègue tes congénères sax au rang de moppets show. Ta gentillesse, ta patience, ton enthousiasme nous ont tous galvanisé, animateurs et stagiaires et c’est un vrai soleil sur la montagne de notes que nous avons joué.
Discret mais si efficace, du velours rythmique entre les doigts, tu élargis l’espace sonore à le faire voyager au-delà des murs et tu ouvres les grilles (les fameuses) pour laisser échapper les solos les plus multicolores (PS : on cherche encore la marque de ton rasoir…)
Au trombone, à la trompette, (à la flute, au cornet, au cor, à je sais pas quoi encore…) : Pierre
Au-delà de la rigueur rythmique et harmonique dont tu nous a abreuvé, nous pauvres pécheurs stagiaires ; je tiens à saluer ici ta souplesse, ton dynamisme et ta patience (avec le big band royal !) ; sous des airs malicieux, tu dévoiles une telle énergie, redoutable de soir là, avec ton bras à coulisse psychédélique qui malmène le trombone pour en extraire des rondes endiablées de notes, tressées avec justesse et flamboyance.
Dominique (guitariste)